Dans un monde principalement peuplé d’entités métalliques, les meurtres entre robots deviennent quotidiens. Ils méritent leur place dans les faits divers.
-//Udha/
Alerte info.
C’est exactement à 23h57 que le processeur central du quadricoptère Xpress 3C s’est éteint.
Alors qu’il effectuait sa tournée de livraison routinière sur Sivinnis, il a été pris en chasse par un appareil volant non identifié.
L’institution centrale nous a transmis, de bonne grâce, le relevé de position de son géolocalisateur intégré.
Le drone a essuyé des premiers tirs après avoir quitté l’entrepôt des importations. Les balles n’ayant pas réussi à percer son blindage de qualité crystallienne, il s’est échappé en longeant les murs internes de la ville, espérant atteindre le sas de protection Est.
L’aéronef ennemi l’a rattrapé pour lui asséner de nouvelles rafales qui ont finies par endommager ses rotors, le forçant à bifurquer entre les silos purificateurs d’air.
Son détour l’a mené dans les conduits d’épuration, à quelques virages des stocks d’énergie solaire, hautement sécurisés.
Mais son assaillant est parvenu à le neutraliser peu avant les robots de garde.
À l’arrivée des patrouilleurs, la carlingue de l’Xpress 3C était éventrée contre le bitume, son châssis et ses pales éparpillés. Le colis qu’il transportait avait disparu.
Le malfaiteur s’est volatilisé. Selon l’institution centrale, il a été assemblé puis désassemblé à l’intérieur même de la cité, sans quoi il n’aurait pas pu passer l’égide frontalière. Une erreur de contrôle manifestement d’origine humaine, qui malheureusement arrive souvent dans les villes reculées de la netoyenneté.
Le service de sécurité Membrane recommande aux peuples de ces régions de redoubler d’attention, la sûreté urbaine étant une affaire de tous. Il rassure cependant les transcitoyens des zones polaires, densément crystalliennes : ces phénomènes ne s’y produisent pas.